NoN #38 : Ken Anderson et MsChif vs. D'Angelo Dinero et LuFisto.

Tous les lutteurs de la Nation of Wrestling se sont donné rendez-vous à Houston pour le 38ème show. Mais le Texas est grand, certains s'y perdent et arrivent en retard. D’autres prévoient le moindre petit détail pour arriver à l’heure. D’Angelo Dinero, « The Pope » a décidé de prendre la voie d’un pèlerinage plutôt inattendu. Le voilà à Dallas, connu en Europe pour un feuilleton à l’eau de rose, en Amérique la ville est connue pour le meurtre de John Fitzgerald Kennedy durant son mandat. D’Angelo se recueille à l’endroit où l’ancien président est mort, d’une balle dans le coup et d’une autre dans la tête. Nous sommes à Dealey Plaza.



| D’Angelo Dinero |
Les grands esprits ne parlent pas, ils écoutent. Mon pèlerinage ici sera court, le temps de prier, de penser à ce qui m'attend à Houston. Le temps de penser pourquoi mes prochains adversaires, Ken Anderson et Ms.Chif, méritent d'être punit. Non, ne vous inquiétez pas, leur punition ne sera pas aussi terrible que la vôtre. La sanction ne sera pas que physique, un coup dans le ventre ne leur suffirait surement pas à les plier aux règles. Leur punition sera une blessure psychologique. Ces douleurs sont beaucoup plus dures à encaisser. C'est pourquoi ils se soumettront. La volonté du tout grand est juste, je me fie à elle. Les moutons égarés ne se remettront jamais seuls dans le troupeau, un guide est là pour leur montrer la voie, je serais ce guide ... Vous et moi partageons la même religion. Mais vous savez tant de choses comparé à-moi. Je ne suis que le messager sur terre, j'ai conscience de ma mission, mais mes victoires et mes conquêtes restent floues pour le moment. Dites-moi si je réussirai à bien cette mission, si j'arriverai à être au top pour passer les messages qui m'ont été confiés ...

Alors, j'avais annoncé que j'étais "auch" pour ce RP pas vrai ? En attendant D'Angelo c'est mit à genoux en parlant, il vient tout juste de poser sa main sur le sol. Il n'a pas l'air d'avoir reçu de réponse.

| D’Angelo Dinero |
C'est vrai que je n'ai pas totalement fini d'accompagner Ms.Chif. Elle a encore un petit chemin à faire pour regagner la voie de la raison. Mais je tiens à la féliciter tout de même. Au dernier show, elle n'a pas dit un seul mot, tous les partisans se sont senti beaucoup mieux qu'à l'habitude ? Pas un seul moment de critique. Pas à un seul moment où elle est venue se plaindre de tout ce qu'elle a foiré dans sa vie. Non, je ne dis pas qu'elle devrait être condamnée au silence et à la camisole de force, mais le temps de parole est enfin respecté. On l'a beaucoup trop entendu. Les filles comme elles ne sont pas utiles. Grace à dieu ! Le monde que je défends n'est pas rempli de coup dans le dos, de suicide, de crime et de viol. C'est loin d'être l'univers dans lequel elle évolue. Elle s'est forgé une telle image de la vie d'adulte qu'elle a préféré rester dans sa période de pré-adolescente. Je défends un monde avec des lois à respecter, aux quelles il faut se plier. Pour chacune d'entre elles brisés, il y aura une sanction. Elle en a trop enfreint, sa punition n'est pas encore totalement terminé, l'affaire sera conclue cette semaine. Mes genoux seront les clous d'un crucifix. Mes genoux la transpercera pour la purifier. Mes genoux la fera changer de comportement.

Tu t'ennuies toujours là Al' ? Je peux continuer ?

| D’Angelo Dinero |
Elle doit changer de comportement. Elle enchaîne caprice sur caprice, jalousie sur jalousie. Pire qu'une gamine de six ans. On a tous une partie enfantine, elle surgit de temps en temps, l'envie de jouer nous prend. Ms.Chif est remplîtes de cette partie enfantine, mais elle n'a pas envie de jouer, elle est spécialisée en lubie passagère. Vous êtes étonné qu'une fille comme elle soit capable de pousser des cris de mécontentement et de jalousie ? Moi aussi ... Grandir, évolue, mieux comprendre les choses et le monde, un jour on y arrive. Son jour n'est toujours pas arrivé. Une fille, qui n'a pas conscience de tout ce qui peut arriver, qui ne connait pas les conséquences de ses actes, ne devrait pas être dans une émission remplit de violence. Elle ne sait tout simplement pas combattre. C'est pour cela que j'affronterai Ken Anderson le plus souvent possible.

Ouais, garçon contre garçon, fille contre fille, c'est la règle pour un match mixte. J'ai comme l'impression qu'une voiture arrive. Elle s'arrête juste devant Dinero qui stop se conversation avec l'esprit de l'au-delà pour se remettre debout.

| D’Angelo Dinero |
Qu'est ce qu'il se passe ?

| Assistant |
Il y a une voiture dans le champ.

| D’Angelo Dinero |
J'avais pourtant demandé à ce que la route soit fermée le temps de ma conversation. Comment voulez-vous que j'arrive au top si à chaque fois que je suis en plein milieu de ma vidéo vous laissez passer un No-Name et sa voiture ? Vous voulez vraiment que je sois comparé à Shelton Benjamin ? « Je suis l'homme le plus athlétique de la fédération, mais je ne remporte pas mon match contre le bouffon du roi qui se bat avec les deux neurones qui lui reste. Ain't Stopin' Me Nooow ! » Personne ne t'arrêtes, mais Rhino t'a bien coupé en deux, champ'. Faites-moi dégager cette voiture ! Plus vite que ça bande de ...

Tiens ? La caméra s'est coupé. Quelques secondes après D'Angelo réapparer à nouveau un genoux au sol, la main posé, il a les yeux fermés et plus une seule voiture à l'horizon. On dirait qu'il va reprendre là où il s'est arrêter.

| D’Angelo Dinero |
Je n'aurai donc pas à l'affronter directement ce soir-là. Lui montrer que je suis dans un coin, prêt à intervenir, me permettra qu'elle ne s'éloigne pas de l'objectif que j'ai fixé. Même si Ms.Chif ne réclame pas rejoindre les rangs, elle le veut tout de même. De toute manière, elle n'a que deux options ... Une bougie qui vient de s'allumer ou une bougie qui perd en intensité. Vous auriez choisi laquelle vous ? Aucune ... c'est bien ce que je pensais. Vous laissez le temps couler, sans vous soucier de ce qui se passe autour. Mais une fille a pris parti, elle a décidé de me rejoindre. Lufisto sera à mes côtés ce soir. Peut-être que vous ne l'aimez pas, peut-être qu'elle a aussi certains problèmes mentaux, mais elle a été capable de choisir la bonne barque. C'est vrai quand la comparant à Ms.Chif ce n'est pas sa petite carrière qui fera la différence, mais la semaine dernière personne ne me voyait vainqueur non plus. Et puis de toute manière, Anderson n'est pas le partenaire idéal ...

Au lieu de dire n'importe quoi comme le fait Bilel moi je présente la proposition de Rylaid au nouveau finisher de René Bonaparte si il revient.



| D’Angelo Dinero |
Le démon a réussi à prendre des droits sur le corps d'Anderson. Il ressemble à son frère. Sournois, traitre, mal-intentionné et profiteur. Le vrai Ken est maintenant prisonnier de son corps. Chaque phrase, chaque mot, chaque syllabe qu'il prononce, est la pensée d'un démon qui se joue de lui. Mais, un démon ne peut pas avoir le contrôle total d'un si grand guerrier, du représentant du peuple. Obligatoirement, le courage va combattre le mal, le démon devra mener deux combats. A ce moment-là, je prendrais le dessus et le rituel débutera. Vous savez, chaque Pape sait qu'un esprit malintentionné peut occuper le corps d'une personne fragilisé. Tous les prêtres savent que l'exorcisme est utile. Lors des derniers siècles, plusieurs techniques ont été pratiquées pour conjurer ce mal. Chacune d'entre elles concluent de réussites. Ma manière ne fera qu'innover ce domaine. Vous qui savez tout l'aurez surement deviné, mes anneaux, mes blings-blings comme je dirais en face de mes disciples, sont bénis. Je ne peux pas porter de coups avec durant le match, je les enfilerais une fois l'affrontement remporté, une fois Anderson couché au sol. Un coup bien placé devrait suffire à chasser cet esprit.

Tu as compris la métaphore ?

| D’Angelo Dinero |
Maintenant, la confiance que les gens avaient mis en lui s'est envolé. Comment tous ces gens pourront faire à nouveau confiance à quelqu'un de ce business ? Comment vais-je faire pour qu'ils comprennent que ma venue n'est là que pour les éclairer et les conduire sur le chemin de la vie ? La tâche ne sera pas aisée. C'est pour cela que je m'en remets à-vous. Le peuple n'a plus envie d'avoir un champion qui a été défait sur le ring. Même s'il a tenu huit mois avec un titre sur son épaule. Même s'il a battu les plus grands. Même s'il a marqué l'industrie à tout jamais. Son nom qui a fait le tour du monde, pas seulement parce qu'il le crie très fort, plus personne ne voudra encore l'entendre. S'il ne redevient pas rapidement normal, le peuple l'huera tellement qu'il partira de lui-même, retourner en enfer ... J'ai trouvé. J'ai trouvé comment les gens gagneront une confiance nouvelle en moi. Battre Anderson cette semaine serait la plus belle des choses pour montrer que les gens sont maintenant tous avec moi. Il faudra à tout prix qu'il trépasse, qu'il tombe à genoux, qu'il capitule. Je me donnerais tous les moyens pour y arriver.

Tout le monde a déjà confiance en toi, même Anderson vient d'appeller, il donne plus la chance à Benjamin mais à toi D'Angelo !

| D’Angelo Dinero |
Anderson faisait partie des grands hommes. Ceux qui changent le comportement des autres par leur seule présence. Maintenant, chacune de ses apparences sont accompagnées de bronca et de huées. Il n'a plus de contact avec ses partisans, il n'a plus de contact avec personne. Mick Foley en a fait les frais, ce dernier voulant l'aider à redevenir comme avant s'est fait arracher le peu d'oreille qui lui restait. Qui compte-t-il impressionner comme ça ? Tout le monde est capable de trahir son meilleur ami, tout le monde sait que ça ne sert strictement à rien à part à se mettre des bâtons dans les roues. Mick Foley était la personne qui aidait Anderson, maintenant il n'a plus personne, il faut donc absolument que je le fasse revenir dans les rangs. La simplicité de cette tâche ne rentrera pas dans la légende, comme ce début de crise de Ken. Anderson ne lutte plus, il frappe en espérant que ses points touchent la cible. Il ne fait pas de prise, il met ses bras autour dans son adversaire et se laisse tomber. Il n'est plus aussi bon que vous, il ne méritait plus de porter votre prénom, il ne méritait plus de s'appeler Kennedy. The Pope have spoken !

Pope se remet debout, relève son col et regarde la caméra.

| D’Angelo Dinero |
J'étais bon ?

Les choses changent. Durant certaines périodes, ces changements se manifestent très rapidement, et ne sont jamais faits pour plaire à tout le monde. Voici l'histoire de deux personnes qui devront s'entre-aider pour affronter les aléas de la vie. Et pourtant, tout les oppose.



C'est une journée bien tranquille qui commence, encore une fois, dans l'obscurité du Dante's Inferno. Cette routine, cette platitude, cela pourrait en tuer plus d'un à la longue. Mais MsChif, elle, ne se lasse pas des reflets verdoyants sur les murs si froids de son antre. Cependant, aujourd'hui, quelque chose est sur le point de troubler ce calme effrayant. Un invité, que MsChif a convié bien malgré elle, ne va pas tarder à arriver. Il ne manque plus que les derniers préparatifs. Your Soul's Tormentor appelle ses gardes, ceux-là même qui l'accompagnaient lors de son numéro spécial de Now or Never, pour les mettre au parfum. C'est presque une armée qui se montre. Tous les hommes sont habillés de la même manière, le visage maquillé en noir, les muscles saillants. Ils n'ont pas droit à l'erreur, et ils le savent. Ils se placent donc en ligne devant la propriétaire des lieux, et attendent silencieusement qu'elle se décide à parler.

MsCHIF - Messieurs, préparez-vous à recevoir une petite visite de courtoisie. Ken Kennedy… Heu je veux dire Anderson, va venir me voir pour parler de notre match en équipe. Il n'est pas vraiment ce que j'appellerai une menace, mais restez sur vos gardes, au cas où. Sur ce, vous pouvez disposer, merci.

MsChif montre la sortie d'un geste dédaigneux de la main, et se retourne pendant que les hommes se dispersent. Il ne manque plus qu'un détail, le plus important, la caméra. Rachel l'installe contre le mur, le plus discrètement possible, et attend son visiteur. L'endroit n'est pas très accueillant, ni même divertissant je vous l'accorde, mais Anderson devra se contenter de ça. De ça et d'une hôtesse pas réellement emballé à l'idée de l'aider dans sa quête d'honnêteté envers le monde. Le fait est que MsChif veut, que dis-je, doit se venger de ce qui s'est passé la semaine dernière, et l'ancien champion du monde est son seul espoir. Elle se force donc à sourire, enfin quelque chose du genre en tous cas, et s'assied patiemment.

Pendant ce temps, à quelques kilomètres du Dante’s Inferno…



Nous retrouvons Ken Anderson, en voiture. Celui-ci a, vous l’aurez compris, rendez-vous avec sa future partenaire : MsChif. Il ne sait pas trop il y va. Son GPS ne reconnaît pas les données fournies par sa future co-équipière. Il se contente donc de rouler, tout droit, jusqu’à ce qu’un signe quelconque lui montre le bon chemin.

KEN ANDERSON - Ecoute-moi, mon chien. Je sais que tu n’aimes pas vraiment sortir de la maison et que tu aimes encore moins avoir à porter cette caméra cachée sur le dos, mais nous n’avons pas le choix. Je dois absolument filmer cette rencontre avec cette fichue sorcière. Si quelque chose nous arrive, je peux pouvoir avoir une monnaie d’échange. MsChif ne représente pas vraiment une menace à mes yeux, mais notre histoire commune autour de cette guerre contre la société de l’horreur fait que je me dois tout de même de couvrir mes arrières via cette vidéo. J’espère que tu réussiras à comprendre ceci, un jour.

Le chien de Ken Anderson regarde son maître avec interrogation. Il n’a évidemment toujours pas compris pourquoi il avait une micro caméra sur le dos, mais qu’importe. La route continue, et Ken Anderson ne sait toujours pas où il se rend.

KEN ANDERSON - Nous aurions dû programmer cette rencontre la semaine dernière, après le show de Bossier City. Les choses auraient été beaucoup plus simples. Je ne sais même pas où je vais, et l’essence coûte de plus en plus chère de nos jours. Enfin bon, j’espère, au moins, que tout cela servira à quelque chose et que nous ne nous retrouvons pas pour se mettre sur la gueule. De toute manière, elle sait exactement de quoi je suis capable. Elle a vu, comme tout le monde, comment je suis venu à bout de quatre lutteurs en un seul match et comment j’ai arraché la seule oreille restante de notre bon vieux samaritain qu’est Mick Foley. Regarde par ici, mon chien, un panneau…

Le clébard obéit, il observe lui aussi le panneau en question. Ken Anderson s’approche de plus en plus de l’enfer.



Ken Anderson freine d’un coup sec. Il observe le panneau avec interrogation, lui aussi. Il ne sait pas trop quoi faire. Il reste longuement en plein milieu du carrefour avant de s’engager dans cette direction. Plus il avance, et plus la route est difficile. Le béton a laissé place à de la terre. Les arbres sont de plus en plus morts, au fil des kilomètres. Il arrive enfin devant l’antre de MsChif. Les portes de l’enfer lui coupent le souffle, il ne sait absolument pas quoi dire, quoi penser, comment réagir à ce qu’il a sous les yeux. Il descend de voiture, prend son chien sous le bras et observe l’impressionnante structure qui sert d’entrée au Dante’s Inferno.



L’espèce de fourmi, en bas de l’image, c’est Ken Anderson.

KEN ANDERSON - Dans quoi est-ce que je me suis embarqué, bon sang ? Qu’est ce que… Cette odeur… Je ne me sens pas bien, mon chien. Allons nous asseoir, ici… Nous rencontrerons cette sorcière dans…

Ken Anderson s’endort. On ne sait pas trop si il vient de s’endormir, de s’évanouir, de faire une crise cardiaque. Le chien regarde son maître, il lui fait quelques léchouilles pour que ce dernier se réveille. Rien y fait, Ken Anderson dort à poings fermés. Les hommes de mains de MsChif arrivent, ils sont habillés de la même manière, le visage maquillé en noir, les muscles saillants. Ils soulèvent Ken Anderson et l’embarquent dans l’antre du Dante’s Inferno. Le chien de Ken Anderson est embarqué lui aussi, nous saurons ce qu’il se passe à l’intérieur de l’antre de la multiple championne de la nation de la lutte… Comme si elle n’avait pas, elle non plus, disposé une caméra cachée à l’intérieur de son monde.

Ken Anderson se réveille, doucement. Son chien le regarde. Il ouvre les yeux tranquillement et se demande où est-ce qu’il se trouve. Il regarde autour de lui. La pièce est sombre, quelques bougies éclairent cet espace cloîtrée. Aucune fenêtres, aucune sorties. Il se sent pris au piège. Il écoute attentivement ce qu’il se passe autour de lui. Il reconnaît la voix de MsChif, cette dernière discute avec l’un de ses gardes.

MsCHIF - Il devrait se réveiller d’ici quelques minutes, restez sur vos gardes. Il se pourrait qu’il soit énervé à cause du protoxyde d'azote.

KEN ANDERSON - Du protoxyde d’azote ?

Ken Anderson se redresse brusquement. La rapidité de son geste lui donne une nouvelle nausée. Il essaie de garder son calme. Il lève la tête, le regard injecté de sang, et découvre une MsChif qui s’est faite toute belle et qui s’est mise sur son 31 pour l’accueillir…



MsCHIF - Prend donc ce verre de lait, Kenneth. Je t’assure que tu te sentiras beaucoup mieux avec ça, fais moi confiance.

KEN ANDERSON - Comment veux-tu que je te fasse confiance après ce que tu viens de me faire ? Du protoxyde d’azote, tu as perdu la tête.

MsCHIF - Le fait de t’endormir n’a absolument rien à voir avec toi, crois-moi. C’est le protocole habituel pour toutes les personnes qui pénètrent dans l’antre du Dante’s Inferno. C’est une une forme de protection, pour moi, mes hommes, mon monde. Je protège mon espace, et je sais que c’est quelque chose que tu peux comprendre.

KEN ANDERSON - Si je prend ce verre de lait, que je ne me sens pas mieux ou que je retombe une nouvelle fois dans les vapes, je te promets de te pourrir la vie comme jamais elle n’a été pourrie par quelqu’un auparavant, est-ce que c’est clair ?

MsCHIF - Prends-le.

Ken Anderson prend le verre de lait de MsChif. Il le boit d’une traite et se rallonge quelques instants. Ken Anderson se rendort quelques minutes. Lorsqu’il se réveille, l’ancien champion du monde se sent beaucoup mieux. Les nausées ont disparues. Il peut se mettre debout sans perdre l’équilibre. Tout est revenu dans l’ordre.

MsCHIF - Tu te sens mieux, alors ?

KEN ANDERSON - Je dois avouer que oui. Pourquoi une telle hospitalité ?

MsCHIF - Nous sommes dans le même bateau. Nous affrontons les mêmes personnes dimanche prochain. Nous les affrontons ensemble, en équipe. Nous devons mettre tout notre passé commun de côté, et apprendre à se connaître un maximum. Si nous ne faisons pas ces concessions, nous n’obtiendrons pas la victoire.

KEN ANDERSON - Ecoute-moi, Rachel. Tout ce passé, autour de la société de la terreur, c’est définitivement oublié pour moi. C’est un chapitre clos depuis maintenant plusieurs mois, je ne veux plus revenir dessus. Je suis passé à autre chose, et j’espère que toi aussi.

MsCHIF - Tu as empêché la société de la terreur de s’épanouir comme elle le souhaitait au sein de cette fédération. Tu es celui qui m’a volé mon championnat Free-League l’année dernière. Nous devons discuter de tout ceci.

KEN ANDERSON - Les choses ont changées.

MsCHIF - Je suis d’accord.

KEN ANDERSON - Nous avons les mêmes buts au sein de cette fédération. La seule différence que nous avons à ce niveau là, c’est que nous les exprimons de deux manières bien distinctes. Nous sommes beaucoup plus liés que tu ne le crois. Le fait est que nous sommes les seuls à avoir remportés trois championnats différents au sein de cette fédération. Nous sommes les seuls à savoir obtenir ce que nous voulons par des procédés réfléchis : la ruse, la malice, l’adresse, la fourberie, le subterfuge et j’en passe. Nous sommes pareils, et c’est pourquoi nous nous méfions de l’un et de l’autre. Nous ne pouvons pas nous faire confiance. Et pour la première fois depuis la création de cette fédération, nous allons devoir le faire, nous allons devoir se donner un minimum de confiance. Il faut que cette association soit un succès.

MsCHIF - Elle le sera, à la seule et unique condition que nous arrivons à nous faire confiance. Comment y parvenir, maintenant ? C’est une toute autre histoire. Je peux faire abstraction du passé pour le bien du présent et du futur, mais comment être sûre et certaine que tu ne me poignarderas pas dans le dos ?

KEN ANDERSON - C’est pourquoi je t’ai apporté quelque chose, un petit cadeau. J’ai appris à quel point tu avais aimé ce que j’ai fais à Mick Foley la semaine dernière et à sa seule et unique oreille.

MsCHIF - Qu’est ce que c’est ?

Ken Anderson prend quelque chose dans sa poche. Les gardes de MsChif sont sur le qui-vive. Ken Anderson les regarde avec interrogation. MsChif fait un signe à ses gardes, ces derniers reculent aussitôt. Ken Anderson donne alors un mouchoir à MsChif. MsChif comprend par le touché que quelque chose se trouve dedans. Elle déplie délicatement le mouchoir et y découvre une oreille, l’oreille arrachée de Mick Foley.

MsCHIF - C’est un trophée, tu devrais le garder.

KEN ANDERSON - Je ne désire pas le garder, je désire te l’offrir en gage de bonne foi. Je veux plus que tout obtenir la victoire dimanche prochain contre D’Angelo Dinero et contre LuFisto. Tu connais les règles des matchs par équipes mixtes. Le mec doit combattre le mec, et la nana doit combattre la nana. Le mec ne peut pas toucher la fille, sinon, il est disqualifié. Je suis ton seul et unique moyen d’obtenir une vengeance digne de ce nom contre celui qui se fait appeler le Pope.

MsCHIF - Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

KEN ANDERSON - Tu n’as quand même pas envie de perdre une deuxième fois contre cette raclure, n’est-ce pas ?

MsCHIF - Parce que tu crois que Dinero réalisera l'exploit de me battre deux fois ? Les coups de chance n'arrivent pas si souvent, ne t’inquiètes pas pour ça. J'avoue que ce n'était pas ma semaine, mais ce qui est bien dans une mauvaise semaine, c'est que cela ne dure que sept jours. Aujourd'hui, je suis prête pour ma revanche, et tu es bien placé, Kenneth, pour savoir à quel point j'aime me venger. Je me fiche de savoir combien de filtres magiques D'Angelo Dinero boira, ou combien de rituels pitoyables il mettra au point pour avoir la chance de son côté. Ce dimanche, ça ne suffira pas, rien ne suffira, si ce n'est ma détermination. Tous les grands champions te parleront comme je le fais maintenant, il n'y a pas d'excuses pour justifier une défaite, mais quoi qu'il en soit il faut être en hauteur pour tomber, tu me suis ? Dinero gisait entre son dégoût pour lui-même et la honte de ses débuts mitigés, il n'avait rien à perdre, il ne pouvait pas tomber plus bas que terre. Enfin ça, c'est ce qu'il croit. Je l'ai sous-estimé, et j'avais raison, mais maintenant qu'il m'a prouvé qu'il méritait mon intérêt, il finira bien plus bas qu'à la hauteur du sol, il se retrouvera bientôt dans le Dante's Inferno. Et lui ne sera pas mon invité d'honneur, si tu vois où je veux en venir. Certaines réussites ne sont pas bonnes à prendre. Un homme politique qui monte sa carrière sur des mensonges à tort. Un col blanc qui créé sa fortune sur le dos des autres à tort. Tout comme un hypocrite qui prétend aimer Dieu a tort de viser trop haut, alors qu'il n'imagine même pas les conséquences de ses actes. Tout compte fait, Dinero a juste tiré la sonnette d'alarme, je me sentais trop en confiance, il fallait que je réalise que j'ai mes failles moi aussi, malgré tout. Cela étant fait, il ne me reste qu'une seule chose à faire pour contrebalancer mon karma, égaliser nos points. C'est juste un tournoi auquel nous jouons, et D'Angelo Dinero, qu'il joue dans l'équipe de Dieu ou non, est bien loin de rattraper mon score. Qu'il profite de ces quelques jours de gloire, car ils prendront bientôt fin. Tu entends, Kenneth ? Ce foutu religieux ne prétendra pas un tel exploit de sitôt.

Ken Anderson se lève de son lit, il allume son cigare et se dirige tranquillement vers la table de billard qui se trouve à l’opposé de cette gigantesque pièce. Ken Anderson prend son temps, il applique de la craie bleu que sa queue, et commence une partie avec lui-même. MsChif le rejoint à la table du billard.



MsCHIF - Parlons un peu de toi, Kenneth. Qu’est-ce qui me dit, à moi, que tu es capable de prendre le dessus sur D’Angelo Dinero ?

KEN ANDERSON - Parce que j’ai une longueur d’avance monstrueuse sur cette abruti de première classe. La seule chose à laquelle pense le peuple, maintenant, c’est à ce que j’ai fais, et à ce que j’ai dis lors du dernier pay-per-view de la nation. Il caractérise ce moment comme un changement de personnalité complet de ma part. Il pense que je me donne un genre pour que l’on parle encore de moi, sans titre majeur autour de la taille. Il pense que j’ai peur de tomber dans l’oubli. Il pense que le tout n’était qu’une mascarade orchestrée par mes soins pour que l’on me donne plus d’importance qu’au champion lui-même. Ce ne sont que des foutaises. Pourquoi est-ce que lorsque le Pope a changé de personnalité, nous n’avons pas eu tout ce remue-ménage ? Parce que le peuple se moque complètement de ce lutteur de seconde division. La différence entre lui et moi, c’est que lui, a changé du tout au tout pour que l’on parle de lui, pour se donner un genre et pour avoir plus d’importance au sein de notre nation. Il n’est pas la personne qu’il prétend être. Il essaie de passer pour quelqu’un d’important, c’est raté. En ce qui me concerne, mon changement du tout au tout n’est pas une manœuvre de ma part pour faire parler de moi. J’ai décidé de montrer aux gens la personne que j’étais vraiment. Je montre à tout ce bas-peuple qui je suis vraiment. Je leur explique à quel point je me suis servi d’eux tout ce temps pendant que le Pope essaie de faire comme moi, il essaie de gagner la sympathie du public et de l’administration pour arriver à ses fins. Il essaie de suivre mon exemple depuis que je me suis montré sous mon vrai visage, et il s’agit, ici, d’une bien minable manœuvre de sa part.

MsCHIF - C’est pourquoi tu as tout autant envie que moi de l’emporter sur lui, dimanche prochain ?

KEN ANDERSON - Exactement. Je me ferai un plaisir de lui montrer à quel point il est dangereux de vouloir faire comme moi. Je suis unique en mon genre, personne ne peut m’imiter et personne, surtout, n’a le droit d’aspirer à me décalquer sans mon approbation au préalable. Je ferai en sorte de le faire descendre de son nuage aussi rapidement qu’il y est monté. Il redeviendra la même personne qu’il était auparavant : Elijah Burke. Il redeviendra le même lutteur qui a besoin de quelqu’un pour dicter ce qu’il doit faire et ce qu’il ne doit pas faire. Avant, il s’agissait de Shelton Benjamin et de Ron Killings. Aujourd’hui, il s’agit de la bible et de dieu. News flash, dieu n’existe pas. Il devra, après ce match, se trouver un nouveau compagnon de route, un nouveau compagnon de route qui se fera un plaisir de jouer de la savonnette avec son nouveau sous-fifre. Je te promets qu’après ce que je m’apprête à lui faire, il réfléchira à deux fois avant de pavaner avec ses grands discours d’homme réfléchi, homme qu’il n’est pas. Il regrettera amèrement de s’être imaginer une seule seconde pouvoir prendre nos places, nos spots. Il regrettera amèrement d’avoir imaginer un seul instant pouvoir nous inculquer savoir et intelligence.

Ken Anderson met une boule dans le trou, il semble fier de lui.

KEN ANDERSON - Nous avons tous vu sa ridicule promo de la semaine dernière. Je peux lire en lui comme dans une bible ouverte. Le savoir et l’intelligence sont deux choses qui sont innés et qui se travaillent. Est-il possible d’obtenir un tel savoir en quelques jours, en passant d’Elijah Burke à D’Angelo Dinero ? La réponse à cette question est bien évidemment : non. Il est exactement le même perdant qu’il était autrefois. Il réalise les mêmes pittoresques performances dans le ring qu’autrefois. Il déblatère le même nombre impressionnant de conneries qu’autrefois. Il se cassera royalement la gueule contre moi de la même manière qu’autrefois. Autrefois, je mettais la fessée à Elijah Burke lorsque j’affrontais l’ensemble de la Golden Crew. Bientôt, je mettrai la même fessée à D’Angelo Dinero lorsque j’affronterai l’ensemble du clergé. Même personne, même lutteur, même match, même dénouement : victoire de Ken Anderson. Dieu ou pas dieu, victoire de Ken Anderson, true story. Ses rêves de triomphe et de victoire ne sont que de pitoyables croyances, tout comme celle qu’il peut vouer en dieu. Il peut croire en la victoire, il peut croire au triomphe et il peut croire à me prendre ma place autant qu’il le veut, cela ne changera pas le fait qu’il n’y parviendra pas. Ses croyances le mèneront droit dans le mur. Ses croyances lui feront perdre toute once de crédibilité aux yeux du peuple, de son clergé imaginaire et à tout ceux qui se font chier à aller à la messe tous les dimanches matins. Dieu n’est-il pas contre la violence ? Pourquoi ce crétin lutte tous les dimanches soirs ? Dieu n’est-il pas favorable à la paix sur terre ? Pourquoi cet imbécile à ose déclarer la guerre à plusieurs lutteurs, sur plusieurs fronts ? Il se fera manger tout cru. James Storm, Randy Orton, Shelton Benjamin, toi ou moi. Nous allons se partager sa dépouille à tour de rôle, en espérant pouvoir t’offrir une nouvelle oreille. La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que nous sommes les premiers à pouvoir manger du Dinero. Tout son ridicule délire de street preacher lui coûteront les plus belles humiliations de sa vie.

Ken Anderson met une autre boule dans le trou, qu’est ce qu’il est bon.

KEN ANDERSON - Rachel, ta déconvenue de la semaine dernière sera vengée de la plus belle des façons. Tu retrouveras le chemin de la gloire auquel tu aspires tant, je t’y aiderai dimanche prochain. Tu obtiendras ce que tu veux tandis que moi, je lui montrerai qu’il ne peut pas être le chouchou de la foule. La foule ne veut plus de héros puisque je les ai déçu. La foule ne croit qu’en une seule personne maintenant : René Bonaparte. Sauf que René Bonaparte n’existe plus, non plus. D’Angelo Dinero ne sera jamais le plus prisé des gentils, puisqu’il sera incapable de battre le plus prisé des méchants. Toute cette histoire se finira de la plus dramatique des manières pour nos adversaires, j’en mets mon oreille à couper. C’est pourquoi j’ai tout autant besoin de toi pour t’occuper de sa partenaire que je connais mal tellement elle est transparente au sein de cette industrie : LuFisto.

MsChif prend une queue et place la boule dans le trou, la même boule que Ken Anderson allait jouer. Ken Anderson en sourit. Il s’assoit sur le bord du billard, tout ouï.

MsCHIF - Si l'on m'avait dit que je recroiserai le chemin de LuFisto un jour, qu'est ce que j'aurai ri ! Je ne sais pas vraiment ce qu'elle est venue faire à la Nation du Catch, mais j'ai hâte de voir le massacre que ce sera. Cette pauvre fille n'est là que pour amuser la galerie, encore une belle preuve de l'humour décalé dont font preuve nos chers patrons. Ils auraient pu nous demander d'affronter un elfe du Seigneur des Anneaux, l'impact sur le taux d'audience aurait été plus important. Mais peu importe, tu sais bien, Kenneth, que je me fous royalement de leurs histoires de business. Je vais te parler de la vraie LuFisto. Pas de celle qui change de vêtements plus souvent qu'elle ne gagne de matchs, ni de celle qui compte sur une décoloration capillaire pour se faire remarquer, juste de celle qui me répugne suffisamment pour faire équipe avec Dinero.

KEN ANDERSON - Je t’écoute.

MsCHIF - Ne pas enchaîner plus de trois prises, c'est une chose. Se mouvoir aussi rapidement que les glaciers suisses et avec l'agilité d'un gorille tétraplégique en est une autre. Mais ramener sa petite amie pour se donner en spectacle dans la fédération la plus regardée de cette foutue industrie, c'est trop osé à mon goût ! Même toi, Anderson, tu n'as pas fait autant de cinéma en coulisses avec Trish Stratus. D'ailleurs qu'est ce qu'elle devient, elle ? Passons, ce que je veux dire par là, c'est qu'une rivalité peut durer quelques semaines, disons un peu plus si le public répond toujours présent, mais si fallait résumer la carrière de LuFisto aujourd'hui, cela tiendrait en un mot : Keila. Le "hardcore" n'est pas un fond de commerce, c'est un état d'esprit. Je lui apprendrai cela dimanche prochain, sur le ring. Tu entends Kenneth ? Je veux que tu me laisses LuFisto, j'ai aussi le droit de m'amuser un peu, quand même. Etre la seule femme titrée de cette fichue fédération, c'est hardcore. Totaliser 14 victoires contre presque exclusivement que des hommes, c'est hardcore. Avoir marqué l'histoire au sein de la Terror Society avant d'en prendre le pouvoir, c'est hardcore. Qu'a-t-elle fait de sa carrière, elle, mis à part trahir sa compagnie de base pour rejoindre "l'ennemi", la Nation ? Il faut savoir choisir son camp, trouver sa place, c'est le plus important dans la vie. Peut-être que LuFisto est faite pour durer, mais j'étais ici avant elle, et tant que je déciderai de défendre mon territoire, il n'y aura pas de place pour elle.

KEN ANDERSON - Je te laisserai tout le soin de la remettre à sa place, fais moi confiance.

MsCHIF - Comment ose-t-elle s'allier à Dinero pour essayer de me battre ? C'est flatteur, d'accord, mais j'espère pour elle ne compte pas sur un petit match isolé, qui, pour une fois, n'a pas tourné à mon avantage, pour me remplacer. Je ne fais pas deux fois les mêmes erreurs, et malheureusement pour elle, Dinero en est une. Le fait est qu'il n'y a de place que pour une femme dominante ici, à la Nation du Catch. L'histoire a prouvé que c'était moi. J'en veux pour preuve mon parcours exemplaire, mon expérience, ma longévité. Et elle, de quoi peut-elle se vanter, si ce n'est d'avoir garder les caribous avec Sean Trip ? Rien ! Tout le monde - et moi la première - se fout de son Canada, de ses néons, de ses minijupes militaires. Le talent n'est pas une question de violence mais de combativité. Le respect n'est pas une question de nombre de combats mais de qualité de matchs. LuFisto pourra frapper aussi fort qu'elle le voudra, qu'elle amène toutes les armes qu'elle pourra, ce n'est pas ça qui lui donnera de la technique. C'est le problème de trop de lutteuses de nos jours. Ce business est cruel, ils exigent de nous des shorts en latex et des sourires au goût de botox pour daigner nous laisser un minime temps d'antenne. Beaucoup de filles cautionnent, et foncent dans le mur. Et puis il y a celles qui ne pourront jamais utiliser leur physique à leur avantage. La plupart d'entre elles sont des teignes féministes qui refusent de voir leurs rêves se briser à cause de quelques machos au pouvoir. Logiquement, que font-elles Kenneth ? Elles démolissent le moule dans lequel on veut les faire entrer à coup de tables en verre et de projections dans les punaises. C'est du tout ou rien, "tu me traites de boudin alors je me forge une armure pour te prouver que je n'ai pas besoin de te plaire". On pourrait comparer LuFisto et ses compatriotes à ces gamins blindés de billets verts qui écoutent Eminem pour se donner un style et, accessoirement, faire rager leurs parents. C'est le même principe, c'est le même mensonge qu'ils se racontent.

KEN ANDERSON - Je sais pertinemment que j’ai avec moi la plus grande lutteuse du business à mes côtés. Je ne pouvais rêver mieux pour effectuer un match mixte.

MsCHIF - Voilà donc ce qu'est LuFisto, une feignasse qui préfère s'inventer une personnalité de pseudo battante violente pour éviter d'affronter les étiquettes de la société. C'est vrai, se jeter contre une table couverte de barbelé, c'est bien plus facile que de faire un régime. Mais dans son plan parfait pour éviter de voir la triste vérité sur sa vie misérable et sa carrière vide de sens, LuFisto a oublié un détail. En refusant les défis vraiment physiques, elle a aussi mis de côté l'essence même de la lutte. Elle n'est pas entraînée pour un combat comme celui qui l'attend, elle ne se doute pas de ce dans quoi elle s'embarque. Kenneth, nous n'avons pas de souci à nous faire, tout ce que nous risquons dimanche soir, c'est de montrer à cette schizophrène ce qu'est la vraie lutte. Tu crois que sa poupée appréciera le spectacle ?

KEN ANDERSON - Je ne crois pas, non, parce que cela ne sera pas beau à voir. D’Angelo Dinero ne supportera pas ce qu’il encaissera. LuFisto n’aimera pas ce qu’elle subira. Les fans de la nation de la lutte seront dégoûtés de voir la leçon que nous donnerons à nos deux adversaires. Le service administratif se rongera les ongles d’avoir mis en place une rencontre à sens unique. Le staff médical n’aura pas assez de compresses pour arrêter l’hémorragie que notre passage à tabac engendrera. Il n’y aura que deux personnes qui apprécieront le spectacle dimanche prochain. Toi, et Mister Anderson… AN-DER-SON.



Et une dernière pour la route.

MsCHIF - Est-ce que je peux te faire confiance ?

KEN ANDERSON - Oui, tu peux. Et moi, est-ce que je peux te faire confiance ?

MsCHIF - Moi aussi, j’ai quelque chose pour toi en gage de bonne foi.

MsChif prend le bras de Ken Anderson et l’emmène dans une autre pièce, en passant par une porte secrète. Elle fait signe aux gardes de les laisser tranquille. Les gardes s’exécutent, comme d’habitude. Ken Anderson fait les gros yeux à son chien qui se résigne à le suivre. Nous ne saurons pas ce qu’il s’y passe.

MsChif est dans son antre. Ken Anderson n’est plus là. Elle se place devant ses gardes, un sac à la main. Ses affaires de lutte sont prêtes. Elle ira affronter D’Angelo Dinero et LuFisto aux côtés de Ken Anderson.

MsCHIF - Messieurs, sachez que dorénavant. Ken Anderson est la bienvenue ici. Que tout le monde le traite de la meilleur des façons. A ce propos, veuillez le raccompagner à son véhicule, et laissez la caméra qu’il a placé sur le dos de son chien, qu’il pense que je ne l’ai pas vue. Et n’oubliez pas… HIS NAME IS KEN ANDERSON... AN-DER-SON !

Les gardes passent devant la caméra. Ken Anderson est encore une fois dans les vapes, tout comme le chien.



Plus tard, à quelques kilomètres du Dante’s Inferno.
Ken Anderson se réveille dans son véhicule. Il se frotte la nuque, à cause des douleurs. Son chien le regarde. Il regarde autour de lui. Il se rend compte qu’il est toujours en plein milieu du carrefour. Il jette un œil à sa gauche, la pancarte qui aiguillait l’enfer à disparue, tout comme la route. Il n’y comprend plus rien. Etait-ce un rêve ou une réalité ?

KEN ANDERSON - Tu as toujours ta caméra, mon chien. Nous ferons mieux de rentrer pour regarder tout ça. Faisons comme elle, gardons des souvenirs, comme si je n’avais pas remarqué sa caméra, à elle aussi… Enfin, sauf si je suis en plein délire. Y’a pas à dire, putain… SHE IS OUR AND YOUR SOUL’S TOURMENTOR !

A défaut de partager le même lit, Debby et moi-même, nous avons partagé le même RP cette semaine. Nous ne remercions pas nos adversaires. Nous nous remercions nous-même. Merci de nous avoir lu, et merci aussi à mon employeur de m’avoir laisser une boîte e-mail cette semaine.