NoN #53 : Mister Anderson vs. Jym Dragon

Finalement, Jym Dragon l'a eu son match dans le KART. On se demande comment Shelton va réagir et si il aura des explications. Bref, bonne chance.

Le prochain show sera historique, c’est le moins que l’on puisse dire. Pour la première fois de l’histoire de la lutte, un show télévisé sera présenté en direct de La Havane, Cuba. La Nation of Wrestling, l’organisation américaine par excellence, posera ses valises sur l’île du Général Estrada. Autant vous dire dès maintenant que cet évènement aura une répercussion symbolique forte dans le monde. Ce show aura également de drôles de répercussions pour le monde de la lutte en lui-même, puisque nous aurons une nouvelle fois le retour du bon vieux Triple H et nous aurons également l’incroyable Mister Anderson qui a décidé de donner une opportunité à Jym Dragon, nouveau venu, dans le cadre du KART.



Nous allons retrouver ces deux hommes, justement.

Mr. Anderson. Bonsoir, Hunter.

Hunter. Ouais, salut.

Mr. Anderson. Comment vas-tu, depuis la dernière fois ?

Hunter. La dernière fois ?

Mr. Anderson. Tu sais bien, oui. La dernière fois, quoi.

Hunter. Je ne vois pas de quoi est-ce que tu veux parler, Ken.

Mr. Anderson. La dernière fois que nos routes se sont croisées, tu essayais tant bien que mal de me mettre la fessée dans le cadre du Ken Anderson Retirement Tour. Chose que tu n’as pas réussi à faire puisque je t’ai tout simplement explosé la gueule en long, en large et en travers.

Hunter. Tu parlais donc de cette dernière fois là, d’accord.

Mr. Anderson. Est-ce que tu peux dire à tout ceux qui veulent participer au KART qu’est ce qu’exactement le principe de cette tournée d’adieu, huh ?

Hunter. Ce n’est pas qu’une tournée d’adieu que tu nous offres là, tu offres à tous les heureux élus le droit de se faire mettre minable par la légende que tu es devenue au sein de la Nation of Wrestling. Tu nous dit au revoir en nous offrant un dernier récital, le chapitre final d’une longue et interminable série de cassage de tronches, en bonne et due forme. Tu montres à la face de la lutte que tu peux tout simplement briser des carrières, jusqu’à ton dernier match.

Mr. Anderson. Voilà une personne intelligente, qui a compris ce qu’était réellement le KART. Je ne peux pas dire la même chose de mes autres adversaires, malheureusement. Le prochain, d’ailleurs, s’appelle Jym Dragon.

Hunter. Jym comment ?

Mr. Anderson. Jym Dragon, le mec que tu as croisé dans un bar de Greenwich.

Hunter. Tu parles de ce petit branleur ?

Mr. Anderson. Exactement, je parle du seul et unique petit branleur de la nation de la lutte qui a eu la folie de me lancer un challenge. Jamais personne n’avait osé faire ça, mais lui, si. Cet abruti de renommée locale, et pas internationale, faut pas déconner non plus, a eu la fâcheuse idée d’utiliser les nouvelles technologies pour émettre le message qui m’était adressé. Je vais me servir de ce garçon là à titre d’exemple puisque j’ai accepté ce défi dans le seul et unique but de montrer à tous les autres lutteurs de la nation de la lutte, nouveaux ou anciens, que personne, et je dis bien personne, ne peut espérer se faire un nom à mes dépends. Je vais le corriger rapidement, et la vie reprendra son cours… tout simplement.



Hunter. Je me souviens de ce garçon-là ouais, il répétait sans cesse que tout le monde l’appelle le breaker.

Mr. Anderson. Il faudra que tu m’expliques hors antenne qui est tout le monde parce que j’ai un peu du mal à te suivre. Comment un garçon, qui ne possède même pas encore sa propre page wikipedia peut avoir l’arrogance et la vantardise de se faire appeler le breaker. La seule et unique chose qui sera brisée, après la confrontation que j’aurai avec lui dimanche prochain, sera sa nuque. Je veux bien émettre un doute sur la crédibilité de ses propos, mais lorsqu’une fédération de lutte possède Mister Anderson au sein de ses rangs, quiconque déciderait d’utiliser le surnom de breaker paraît ni plus ni moins pour un imbécile. Le seul casseur ici, c’est moi, que les choses soient claires entre nous. J’ai mis fin à des carrières, prenons l’exemple de René Bonaparte, de Randy Orton, de Bret Hart ou encore de Vladimir Kozlov. J’ai également mis fins à des vies, celles d’Eddie Guerrero et d’Umaga en l’occurrence. Je suis le seul casseur d’organismes ici, je suis le seul briseur de rêves ici. Pour l’ensemble de la nation, je suis le déménageur le plus efficace de l’histoire de la lutte. Est-ce que Jym Dragon m’intimide ? Certainement pas.

Hunter. Ce surnom lui vient du fait qu’il essaie de vaincre ses adversaires par soumission.

Mr. Anderson. Excuse-moi, tu peux répéter ? Je crois que j’ai mal compris ce que tu viens de me dire.

Hunter. Je disais que ce surnom lui venait du fait qu’il essaie de vaincre ses adversaires par soumission.

Mr. Anderson. C’est bien ce que j’avais compris, en fait. Encore une fois, mon futur adversaire parait encore un peu plus pour le dernier des abrutis. Comment peut-il s’imaginer ne serait-ce qu’une seconde pouvoir me soumettre ? Je me suis quand même renseigné sur ce garçon, son mouvement favori est la clé de coude. Une vulgaire clé de coude, laissez-moi rire un bon coup. Depuis quand les rookies soumettent les gars tel que moi par le biais d’une misérable clé de coude ? Si Jym Dragon veut me battre, qu’il n’essaie certainement pas d’y aller de sa misérable clé de coude parce qu’il fonce droit dans le mur de cette manière. Le mur ici, c'est moi. Je n’ai jamais abandonné, jamais. Ce n’est pas dimanche prochain que cela commencera, certainement pas venant des mains de ce garçon-là. Clé de coude, crossface, sharpshooter, angle lock, il peut tout essayer, cela ne prendra pas. Je ne lui laisserai même pas le temps de me faire quoique ce soit que j’aurai déjà plié le match en moins de deux. Les garçons sans aucune personnalité comme lui, j’en mange trois au petit déjeuner. Il peut imiter les prises de soumissions les plus célèbres de l’histoire de la lutte à sa guise, ça marche peut-être avec les autres mais ça ne marchera jamais avec moi. Ce n’est qu’un no-name, rien de plus.

Hunter. Personne ne peut l’intimider, ce mec.

Mr. Anderson. Ca vient de toi, ça ?

Hunter. Non, de lui.

Mr. Anderson. Ca me rassure, étrangement. Jym Dragon est un lutteur parmi tant d’autres qui essaie de se placer au dessus de tout le monde juste pour être pointer du doigt, pour que l’on parle d’eux, pour que l’on les prenne au sérieux sauf qu’en dessous de cette foutue carapace, il n’y a plus personne. Jym Dragon nous raconte depuis le mois dernier ses exploits, ses acquis, ses compétences. Jym Dragon nous répète sans cesse en quoi personne ne peut être supérieur à lui. Sa pitoyable méthode a fonctionné puisque la semaine dernière, nous avons eu droit au tout premier passage télévisé de celui que l’on appelle… le breaker, j’en rigole encore. Premier passage à la télévision et que se passe-t-il ? Jym Dragon pisse lamentablement dans son froc lorsqu’il croise la route de mon protégé, Shelton Benjamin. Le champion Hardcore-X a tout simplement mis la pression à Jym Dragon, et ce dernier s’est écrasé comme la merde qu’il est. Aucune répartie, aucun honneur, aucun prestige, il a tout simplement répondu amen, pissé deux fois dans son froc, téléphoner à sa mère pour lui dire que son nouveau camarade de classe l’embête et est reparti faire le beau auprès des autres personnalités de la nation de la lutte. Tu parles d’un lutteur, toi. Il souffre tout simplement du syndrome de l’UZW.

Hunter. Le syndrome de l’UZW ?



Mr. Anderson. Sean Trip, The Chris Taylor, Algari, Chad Murray, et maintenant Jym Dragon. Leur seul point commun est d’avoir lutté pour le compte de l’UZW. Cinq personnalités différentes, une seule même histoire. Le bonhomme a connu une carrière honorable à l’UZW, sauf que cette dernière ferme ses portes contrairement à celles de la NoW. Alors, le bonhomme décide de débarquer à la NoW sous le même schéma que les anciens. J’ai une grande gueule, je viens de l’UZW, je suis le meilleur, je suis plus fort que les lutteurs de la NoW et je vais vous le montrer. Sean Trip, à chaque fois qu’il revient, il repart aussitôt après s’être fait casser la tronche en deux. The Chris Taylor est le roi de la défaite, à la nation de la lutte. Algari a ouvert sa gueule plusieurs semaines, n’a pas assuré dans le ring et a disparu rapidement. Chad Murray n’a pas pu suivre le train de vie de la NoW, un match et puis s’en va. Tu crois vraiment que l’histoire sera différente pour Jym Dragon ? Personnellement, je ne le crois pas non.

Hunter. Sauf qu’il dit être doué, le bonhomme.

Mr. Anderson. Je sais que je suis doué, et je l’assume.

Hunter. Je parlais de lui, là.

Mr. Anderson. Ce n’est pas parce que tu t’intéresses tôt à la lutte, que tu es doué, que tu as quelques aptitudes en jujitsu brésilien et que tu es un poil motivé que tu vas réussir à la Nation of Wrestling, faut arrêter de rêver. Nous ne sommes pas à la PWA, nous ne sommes pas sur la scène indépendante, nous sommes à la nation de la lutte qui est l’organisation numéro un dans le monde du wrestling business. Pour réussir dans une grosse organisation, il faut savoir lire entre les lignes, connaître le business, connaître les attentes des dirigeants et des fans surtout. Les débuts de Jym Dragon à l’UZW se sont soldés par de cuisants échecs, ce n’est pas anodin. Nous vivons dans une société de consommation avant tout, il faut connaître les attentes commerciales de toutes les organisations qui touchent de près ou de loin à la lutte. Il faut savoir vendre, il faut savoir analyser et il faut surtout tout connaître de ses adversaires. La NoW recherche des lutteurs intelligents et des lutteurs qui ont un potentiel commercial important. La NoW recherche tout simplement des personnalités, tout le monde s’en branle ici que tu sois capable de réaliser un shooting star press. Ce que nous recherchons ici, c’est une certaine psychologie dans le ring. Je te le dis tout de suite Hunter, Jym Dragon n’a pas les bonnes aptitudes pour réussir dans cette fédération. Je ne suis pas le lutteur le plus talentueux du monde à la base, je l’admets. Ma force, elle se trouve dans ma tête. Ma capacité à analyser les évènements et ma réactivité me donneront la victoire, une fois encore.

Hunter. Des bonnes aptitudes in-ring, ça aide quand même.

Mr. Anderson. Je n’ai jamais dit le contraire.

Hunter. Il voudra te faire souffrir, par le biais de ses capacités.

Mr. Anderson. Des droites, j’en ai reçu des milliers. Des coups, j’en reçois tous les dimanches soirs. Souffrir, je suis habitué. Je n’ai pas peur de la souffrance, je n’en ai plus peur depuis bien longtemps. Le plus important, c’est d’avoir le dessus mentalement sur son adversaire. L’usure ne vient pas de ton organisme, elle vient de ton mental. Mes plus grandes victoires, elles sont dues à ce facteur bien précis. Il n’y a plus efficace que l’usure. Je vais montrer à Jym Dragon comment est-ce que l’on doit combattre à la nation de la lutte. Il essayera de me porter un coup, je l’esquiverai. Il essayera de me porter une prise, je la retournerai à mon avantage. Je le pousserai à l’énervement, il commettra une erreur et je terminerai la rencontre tranquillement. Je n’ai besoin que d’une seule erreur venant de mon adversaire pour prendre la victoire, une seule. Je ne suis pas du genre à ne pas saisir les opportunités que mes adversaires m’offrent sur un plateau d’argent. L’histoire se répétera encore dimanche prochain. Que personne n’ait de doutes là-dessus. La souffrance psychologique est bien plus insupportable que la souffrance physique, mon adversaire comprendra pourquoi est-ce que je suis là où je suis au sein du monde de la lutte et au sein de cette compagnie. Il comprendra pourquoi est-ce que l’on m’appelle le cauchemar.

Hunter. Ca tombe bien, il veut du challenge.



Mr. Anderson. Disons qu’il a tout simplement frappé à la bonne porte, alors. Malheureusement pour lui, il n’a pas compris comment est-ce qu’il faut se faire un nom au sein de cette industrie. Les plus grands lutteurs de l’histoire n’ont pas essayés de brûler les étapes. Ils ont tous fait, moi aussi, leur petite route tranquillement vers les sommets du monde de la lutte. Une échelle, elle se grimpe marche par marche. On ne peut pas atteindre la dernière marche alors que l’on est encore en bas de l’échelle, en bas de la hiérarchie. Je sais exactement à quoi est-ce que Jym Dragon joue, en ayant demander cette rencontre. Il pense qu’en m’affrontant, il jouira d’une toute autre exposition. Sauf que Jym Dragon se met tout simplement le doigt dans l’œil. Ce n’est pas parce que tu headlines un match à NoW or NeVer contre Mister Anderson, hall of famer, que ta carrière va prendre son envol, non. Jym Dragon va royalement se planter, restons lucides. Au lieu de gagner en crédibilité aux yeux des dirigeants, des actionnaires et des autres lutteurs, il passera tout simplement pour le roi des cons. Nous savons tous ce que Jym Dragon fera, il expliquera longuement comment est-ce qu’il va venir à bout de Mister Anderson, mais une fois qu’il n’aura pas réussi le coche, et qu’il se sera fait misérablement casser la mâchoire en quatre par son adversaire, autrement dit moi, tout le monde rira de sa pauvre personne et plus jamais, ô grand jamais, ses propos seront écoutés, vraisemblables et crédibles.

Hunter. Je crois que c’est parce qu’il veut te montrer qu’il est le futur de ce business.

Mr. Anderson. Le futur de quoi ?

Hunter. Il représente l’avenir, quoi.

Mr. Anderson. Il n’y a que moi qui ait le pouvoir de décider qui représente l’avenir au sein de cette fédération. C’est ce à quoi le KART réfère, avant même le cassage de gueule en série qui m’amuse d’administrer semaines après semaines. J’ai volontairement mis Rey Misterio en valeur, j’ai volontairement mis Samoa Joe en valeur la semaine dernière parce que je crois en eux et je suis sûr et certain que la nation de la lutte pourra se reposer sur des gars comme eux. Si j’avais voulu tout autre chose avec ces gars-là, je leur aurais botté les fesses en cinq minutes, je serai allé récupérer mon chèque et je serai rentré chez moi comme si de rien n’était. C’est pourquoi je vais m’occuper de son cas rapidement, que je vais le faire craquer rapidement le petit breaker. Comme je vous le dit, je vais me servir de lui pour démontrer à l’ensemble de la nation que j’ai toujours en main le pouvoir, que j’ai toujours en main les cartes nécessaires. Je suis le croupier dans cette fédération, c’est moi qui distribue les rôles. Pourquoi est-ce que je décide de qui aura le droit de participer au KART, à ton avis ? Parce que je crois en mes adversaires, je sais qu’une fois qu’ils auront atteint mon niveau d’intelligence, ils seront des cadres seins pour notre nation de la lutte. Jym Dragon, c’est complètement différent. Ce n’est qu’un parasite parmi tant d’autre qui n’a absolument rien compris à ce qu’il se passe ici, qui ne voit que par sa propre personne et qui a un besoin urgent de se faire remettre à sa place. C’est à ce moment-là que j’interviens, parce que je sers aussi à ça. Je suis polyvalent, sur tous les fronts.

Hunter. Je me souviens d’une connerie qu’il a sorti.

Mr. Anderson. Laquelle ?

Hunter. Il disait que les stars de cette fédération n’avaient pas son talent actuel quand ils avaient son âge, que lui possède déjà notre niveau.

Mr. Anderson. Ce que j’adore avec ses jeunes lutteurs, c’est qu’ils ont encore l’esprit remplis de rêves les plus fous et les plus inimaginables. La question que moi je te pose, c’est : est-ce que lui sera capable de conserver son niveau pendant quinze années, huh ? J’en doute fort. Pendant qu’il léchait encore le téton de sa mère, je luttais déjà sous le pseudonyme de Kamikaze. A son âge, je sautais depuis les hauts des cages, je participais à des galas de la combat zone pour payer mon pain, je luttais plusieurs fois dans la semaine alors que cela ne m’aidait même pas à finir le mois. Je faisais ça parce que j’aimais ça. J’ai mis mon corps à rude épreuve pendant plus de dix ans, et je suis encore là, je suis toujours debout. Je suis en train d’offrir un dernier run à tous ceux qui m’ont suivis durant ma carrière. Je suis toujours au top, et je continue à apprendre. Jym Dragon a du talent, j’en parlerai à mon cheval. J’ai du talent aussi, oui. Mais en plus de ça, j’ai la stature, la présence, la renommée, je suis une légende. Est-ce que Jym Dragon sera une légende dans dix ans ? Est-ce qu’il possède mon niveau ? A-t-il accompli quelque chose de comparable à ce que nous avons fait ? Non. Il ne nous arrive pas à la cheville. Je vais lui foutre dans le cul, son talent. Une grande gueule, ni plus ni moins.

Hunter. Si tu savais le nombre incalculable de conneries qu’il avait sorti, ce soir là.



Mr. Anderson. Comme ?

Hunter. Il ne se dit pas imbattable ou parfait comme le revendique certain, des sous-entendus comme ça, par ci, par là. Rien de bien sérieux, de toute manière.

Mr. Anderson. Jym Dragon est une personne arrogante. Je suis moi aussi une personne arrogante, et je ne le cache pas. Pourquoi est-ce que je m’octroie le droit de l’être ? Tout simplement parce que j’ai des raisons d’être sûr de moi, de ce que je fais et de qui je suis. Jym Dragon est arrogant, d’accord, alors qu’il n’a aucune raison de l’être, aucune. Il faut prouver deux trois choses avant d’ouvrir sa gueule, faut se fondre dans le moule, attendre qu’on te donne la parole quoi. Je revendique être parfait, je revendique être imbattable. Jym Dragon ne peut pas me battre. Je me base sur les faits puisque mes actions, mes accomplissements et mes victoires me donnent légitimement les droits de dire que je suis un géant, une bête, un monstre au sein de cette compagnie. Quelque soit la différence d’âge, ce qui compte, c’est que je sois supérieur à lui dimanche prochain. Et crois-moi Hunter, je serai supérieur à lui dimanche prochain lors de notre rencontre. Je n’ai pas décimé l’ensemble du roster de la nation de la lutte, pris le statut de légende vivante, devenu le lutteur le plus emblématique de l’histoire de la lutte pour me planter sur une pisseuse. Je t’ai battu Hunter, j’ai battu ton futur adversaire, le Rock, j’ai battu Bret Hart, Rey Misterio, Kevin Nash, X-Pac et Samoa Joe dans le cadre du KART. J’ai battu des gros noms, des lutteurs respectés dans ce monde. Jym Dragon, ce sera une formalité. Comme si j’allais me planter sur lui, sérieusement.

Hunter. Il est invaincu, aussi.

Mr. Anderson. Tu parles d’une série d’invincibilité, toi.

Hunter. Il en est fier, pourtant.

Mr. Anderson. Comment peut-on être fier d’une série d’invincibilité de quatre matchs alors que l’on est sur le point d’affronter le seul et unique lutteur de la nation à avoir été invaincu pendant une année entière et qui est toujours invaincu dans le cadre du KART, hein ? Qu’est ce que Jym Dragon connaît sur les séries d’invincibilité ? Rien. Comment peut-on être fier de deux victoires sur bataille royale, et sur deux lutteurs habitués au fond de carte ? On ne peut pas, si on est un minimum honnête avec soi-même. Jym Dragon a remporté deux batailles royales, incroyable. Il est parvenu à balancer ses adversaires par-dessus la troisième corde, et après ? Savoir mettre des gars hors du ring, ça ne l’aidera pas à me battre moi. On parle d’un match de lutte dimanche, un vrai. Si il veut me battre, il faudra me river les épaules au sol. Il n’y arrivera pas. Il se cassera les dents sur le ring, il va se louper, je te le dis. Il nous déblatère le même refrain depuis un mois maintenant, on entend la même merde toutes les semaines. Y’a un moment, faut que ça cesse. Ce moment, il est arrivé. Et ce moment, c’est dimanche prochain.

Hunter. Si tu perds contre Jym Dragon, j’arrête la lutte.

Mr. Anderson. Moi aussi.

Hunter. La NoW en fermera ses portes.

Mr. Anderson. Je ne vois même pas pourquoi est-ce qu’on s’éternise sur son cas. J’en ai rien à branler de son talent, c’est moi le meilleur. J’en ai rien à branler de son titre Junior, je suis Grand Slam Champion. J’en ai rien à branler de son défi, c’est moi qui ait le dernier mot quoiqu’il arrive. J’espère qu’il saura au moins profiter de ce moment parce que ce sera le combat le plus important de sa carrière qu’il s’apprêtera à livrer, dimanche. Jamais plus il n’aura l’opportunité de remettre les pieds en haut de carte, plus jamais il ne rencontrera un lutteur de ma trempe, plus jamais il n’apparaîtra sous les feux des projecteurs. Tous les regards seront tournés vers cet homme. Ils ne le regarderont pas pour voir ce qu’il est capable de faire, ils le regarderont pour savoir combien il se fera détruire. Jym Dragon n’est qu’un débutant, un apprenti, un balbutiant, un bleu, un non-initié, un novice, un néophyte, rien de plus. Ce n’est pas un champion, ce n’est pas un grand, ce n’est pas Mister Anderson. M’avoir lancé ce défi est à la fois la plus belle initiative de sa jeune carrière, ainsi que la plus grossière. C’est le seul mérite qu’il possède, après tout. La conclusion dans tout ça, c’est qu’il faut prouver être un breaker avant d’ouvrir grand sa bouche. Bouche que je me ferai un plaisir de casser. Parce que moi, je suis un casseur de bouche, je suis…



Hunter. MISTER ANDERSON ?

Mr. Anderson. ... ANDERSOOOON, AND I AM THAT DAMN GOOD.

Les deux hommes se quittent, et repartent chacun de leur côté. Le fin mot de l’histoire, c’est qu’on ne peut pas se permettre de jouer dans la cours des grands avant d’être un grand. Que cela serve de leçon à tous les malheureux qui auront la bêtise de demander un match contre le seul, l’unique, Mister Anderson. Est-ce que Jym Dragon sauvera au moins l’honneur en nous offrant une belle résistance ? C’est ce que nous saurons plus tard. Le spectacle est terminé, c’est tout pour cette semaine.