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 Quelqu'un, quelque chose.

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MessageSujet: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyLun 21 Déc - 5:08

Quelqu'un, quelque chose._ _ _ _ _


    Chapitre 1.

Olivier, 19 ans, en FAC d'anglais, plutôt beau gosse, corpulence moyenne. Je n'ai pas la meilleure moyenne du bahut, mais pas la pire non plus. Un peu asocial, mais relativement populaire. C'est comme ça qu'on me voit, quand je suis en cours.

Aujourd'hui, c'est lundi. L'avantage, c'est qu'à la FAC, tu décides de tes horaires. Et généralement, le lundi, le réveil ne sonne pas.

Je tourne la tête vers la droite, bientôt huit heures. Je serai en retard d'un peu moins d'une heure. Je sors de mon lit, et sors de ma chambre. Personne, comme d'habitude. Je vis seul avec ma mère, médecin, déjà au cabinet. Bonne femme, j'aimerais bien devenir comme elle, elle aussi le voulait, avant que je lui annonce que je préférais les langues. Elle ne l'a pas mal pris, elle a été déçue, mais elle a compris qu'elle ne pouvait pas me forcer à choisir mon destin.

Assez remué le passé, je me chauffe un café, et tartine de beurre une tranche de pain. Je jette un coup d'œil en direction de la rue. J'habite en ville, au troisième étage d'un HLM, ça peut paraître étrange quand on voit le salaire de ma mère, mais elle n'est pas du genre à aimer vivre dans le luxe. Bref, je prends mon petit déjeuner, en profite pour lire le journal, que ma mère m'a laissé sur la table de la cuisine. C'est une femme attentionnée, je tiens beaucoup pour elle, je suis tout ce qui lui reste de mon père. Ils s'aimaient énormément, mais la maladie les a séparé, emportant mon père avec elle.

Je retourne dans ma chambre, je m'habille, sobre, mais classe, comme à mon habitude. Je prépare mon sac, et descends dans la rue. La FAC n'est qu'à vingt minutes de chez moi, je regarde ma montre, neuf heures moins vingt-cinq.

J'aime bien passer par le parc pour me rendre en cours, ça me permet de faire le vide, me préparer aux huit heures, enfin plutôt sept, que je vais passer à l'amphithéâtre. Et puis, l'air y est plus sain qu'en plein centre-ville.

J'y suis, je trouve une place, proche de mes amis, les salue rapidement, et tente de prendre la machine en route, comme on dit. Parmi eux, David, un peu comme moi, mais en plus beau, plus athlétique, bref, le gars parfait qui fait tomber toutes les filles. Et Marc, plus posé, toujours calme et relâché, pas très bavard, mais assez marrant. C'est avec eux que j'ai les plus d'affinités, j'apprécie les autres, mais ce sont des camarades de classe, je ne connais pas grand chose d'eux, et c'est réciproque.

C'est la pause de midi, enfin, la matinée me semblait interminable. Avec Marc et David, nous décidons d'aller acheter à manger en ville, puis d'aller déjeuner chez Marc, histoire de passer le temps sur sa console. Je ne suis pas trop jeux-vidéos, mais j'aime bien y jouer de temps en temps, pour se détendre, il n'y a rien de tel. Entre fusillades, passements de jambes, uppercuts et même quelques tours de circuits, le temps n'a plus la même valeur, si bien que nous ne surveillons pas l'heure. Deux heures et demie, déjà. Nous avons une demi-heure de retard, nous faisons la course jusqu'à la FAC et c'est bien évidemment David qui gagne, Marc et moi avons donc le droit à quelques vannes.

Six heures, le profs nous relâche, je salue mes camarades, puis je rentre chez moi, en passant à nouveau par le parc, afin de relâcher un peu la pression, cette journée a été épuisante, je décide de m'asseoir sur un banc. Le parc regorge d'enfants, qui jouent entre eux, pendant que leurs parents discutent, eux aussi assis sur un banc. Je reste une vingtaine de minutes à observer ce spectacle, puis je reprends ma route.

Ma mère est rentrée, elle prépare le dîner. Je l'embrasse sur la joue et l'écoute me raconter sa journée, avant que l'on échange les rôles.

Une fois le repas terminé, je prends mon sac et m'installe sur mon bureau, afin de revoir mes cours d'aujourd'hui, plutôt compliqués, soit dit en passant. Mais je m'aperçois qu'il me manque mon lecteur mp3. Impossible de travailler sans une petite musique de fond, où est-il ? Je me souviens l'avoir pris ce matin, je l'avais aussi chez Marc, je l'ai sans doute oublié au parc, tant pis, je vais le chercher.

Je préviens ma mère, qui me rit gentiment au nez, et elle a raison. J'enfile mes chaussures, en espérant que quelqu'un ne l'ait pas embarqué. Il n'y a pas de raison, l'herbe est assez haute, et l'aura dissimulé sans problèmes.

J'arrive au parc, il n'est pas encore huit heures, et pourtant, il fait sombre dehors, en cette soirée du mois de décembre. J'aperçois le banc où je me suis assis, je cherche au pied de celui-ci, mon lecteur mp3 est là, il aura sans doute glissé de ma poche.

Je me relève, et le range dans l'intérieur de mon manteau, puis jette un coup d'œil en direction des jeux pour enfants, éclairés à la lumière des lampadaires. Je m'apprête à faire demi-tour, lorsqu'un détail attire mon attention.

Là-bas, derrière le toboggan, une ombre. Je n'ose pas bouger, cette silhouette m'effraie. De là où je suis, je ne peux pas voir le visage de cette personne, masqué par l'ombre d'un arbre. Ces contours sont immobiles, mais j'ai l'impression qu'ils se font de plus en plus précis. C'est comme si cette silhouette m'entraînait vers elle, les objets autour de moi semblent disparaître progressivement. Une boule se forme dans mon estomac, et ma respiration s'accélère. J'ai peur. Je m'enfuis en courant.

Une fois rentré, je ferme la porte derrière moi, trop effrayé à l'idée que cette silhouette ait pu me suivre. Après tout, ce serait possible, je ne me suis pas retourné pour m'en assurer.

Je me suis remis de mes émotions, mais je n'arrive pas à me concentrer sur mes cours. Je rejoins ma mère, devant la télé. Elle ne fait pas attention à moi, heureusement pour moi, parce que je dois avoir une tête affreuse. Elle regarde la météo, et se plaint du mauvais temps annoncé pour demain. Je m'installe sur le canapé, mais je ne parviens pas à me sortir cette image de la tête, celle de cette ombre qui semblait me faire face, immobile, mais qui me rapprochait fatalement d'elle.

Je suis sous ma couverture, mais je n'arrive pas à m'endormir, ce que j'ai vécu tout à l'heure me revient sans cesse, cette silhouette semble comme imprimée dans ma rétine, comme le flash d'un appareil photo. Lorsque je ferme les yeux, je la revois encore.

Je ne sais comment interpréter ce que j'ai vu, je ne suis même pas certain qu'il s'agissait d'une personne réelle, ça aurait très bien pu être une sorte d'hallucination, il faut dire que les cours m'ont épuisé, oui, c'est sans doute ça, la fatigue. Et pourtant, je n'arrive pas à m'endormir, je suis trop obnubilé par cette vision. Un cercle vicieux, très vicieux.

J'ai trop chaud, je vais dans le salon, et prend des somnifères, je n'ai pas envie d'avoir une tête de déterré, demain. Je m'allonge sur mon lit, en fixant le plafond. Les cachets font rapidement effet, et je finis par trouver le sommeil.

Repos.



_________________________________________
En espérant que ça vous plaira. Mon scénario est relativement bien entamé,
j'essaierai de poster la fic dans son intégralité pendant les vacances.
Vos commentaires sont, bien évidemment, les bienvenus, soyez critiques.
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Gumpy
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyLun 21 Déc - 11:33

Sa se lit franchement bien. Perso j'accroche à l'histoire, certes un peu lambda, mais pour planter le décor c'est ce qu'il faut. La seule chose que je pourrais regretter c'est l'élément perturbateur qui est un peu gros car cette ombre, ça aurait pu être un écureuil. Fin', j'attends de voir comment tu vas négocier la suite.
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chiendindon

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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyLun 21 Déc - 12:09

L'histoire semble déjà vu mais ton talent d'écrivain rattrape le tout. Dommage que le personnage n'ai pas plus de défaut.

Mais c'est excellent et ça se lit tout seul. Je suis
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Shad'
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyLun 21 Déc - 12:58

C'est intéressant, bien écrit, je me contente de dire ça pour l'instant, je suivrai.
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"MMV" Algari.

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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyLun 21 Déc - 13:03

Je vais répéter ce que les autres ont dit mais ça se lit en effet très facilement, l'histoire est pas mal et accrocheure. Le gros défaut pour moi c'est que le personnage soit trop "commun" il a pas vraiment de chose originale, l'idée d'un sportif déchu j'avais accroché à mort, là un peu moins.. La silhouette = Papa ? Quelqu'un, quelque chose. Icon_smile
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyLun 21 Déc - 13:50

Il y a un point qui me gêne. Etant étudiant, je sais comment la FAC fonctionne et je peux t'assurer que les cours ne fatiguent pas, loin de là ! Enfin ça, c'est peut être qu'en Psycho', avec nos 18 heures, erf.

Sinon c'est pas mal, ça se lit facilement, et pour l'ombre je pense à un dealer, mais après, ce n'est que mon humble avis.
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyLun 21 Déc - 16:59

Merci, c'est encourageant. Pour te répondre, Seb, je ne suis qu'au lycée, j'ai aucune idée de comment ça se passe, mais merci pour l'info. Continuez à émettre des hypothèses, bien malin qui trouvera l'identité de cette ombre.
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EA's hope

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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyLun 21 Déc - 18:23

C'est super bien écris, je vais suivre, ça m'intéresse, je ne sais absolument pas qui est l'ombre par contre.
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyLun 21 Déc - 22:12

Bien joué Al', c'est sympa de lire des histoires comme ça. Je vais répéter certains mais c'est dommage que le personnage n'ai pas un défaut particulier ou un truc qui aurai mis plus de choses à raconter, mais peut-être que ça viendra. ^^
Pour l'ombre, tout dépend si tu vas tourner l'histoire au fantastique ou pas. Je dirai que c'est un SDF.
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyLun 21 Déc - 22:24

" il n'est pas encore huit heures, et pourtant, il fait sombre dehors, en cette soirée du mois de décembre."

Il fait noir plus tôt que ça en décembre. Happy
Sinon, c'est bien rédigé, tu as très bien su démarré ton récit. Le fait de raconter le récit à la première personne, en point de vue interne ça le fait mieux. Bravo, hâte de lire la suite.
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyMar 22 Déc - 2:30

Bah, en même temps, je n'ai pas tellement le choix, le point de vue omniscient n'est pas intéressant, encore moins le point de vue externe, je préfère faire la narration à la première personne, vous vous indentifiez plus facilement au personnage.
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Sleepo

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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyMar 22 Déc - 2:47

Ca manque un peu de style à mon avis. L'histoire est pour le moment pas mal, même si comme l'on dit les autres l'homme est un peu trop banale et ne sort pas de l'ordinaire, mais contrairement à ce que tu crois, on préfère s'identifier à un sur-homme qu'un à mec comme ton Olivier. Après, pour moi le mec de l'ombre je ne vois qu'une seul solution, Linky. Si si la famille
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyMar 22 Déc - 12:14

L'ombre c'est moi Si si la famille
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyMar 22 Déc - 12:26

J'viens de comprendre, Olivier c'est l'élu pour faire les pubs Carglass, donc ça doit être quelqu'un de la boîte à la résine.
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyJeu 24 Déc - 1:09

    Chapitre 2.

J'ouvre les yeux, la lumière du Soleil m'aveugle, je regarde le réveil, neuf heures moins le quart. Ces somnifères m'ont fait effet, j'ai dormi comme un bébé, ce serait le pied si on était samedi, après une telle nuit, je ne suis pas motivé pour aller en cours. Personne pour me retenir, si je passe la journée à la maison, seulement David et Marc le remarqueront. Je ne peux pas résister, cette voix dans ma tête qui m'oblige à me lever, cette saloperie qu'on appelle la raison.

Je verse mes céréales dans mon bol de lait, c'est parti pour une journée de plus dans cette vie trop monotone. Rien d'intéressant à la télévision, ça n'arrange rien.

Je repense encore à cette silhouette qui semblait m'hypnotiser, je n'arrive plus à effacer cette image de ma tête, et ça non plus, ça ne s'arrange pas. Et si c'était un criminel, échappé de prison, et recherché par l'état, qui se cachait de la police? Peut-être un meurtrier qui enterrait le corps de sa victime, là où personne n'aurait idée de chercher, si ce n'est d'innocents enfants? Non, trop improbable. Quoique, à en voir le monde dans lequel nous vivons, ça ne m'étonnerait même pas.

Voilà que je commence à voir le mal partout. Rien de me prouve que cette ombre était bel et bien réelle, ça aurait pu être n'importe quoi, il faisait très sombre, c'était presque impossible de distinguer quoi que ce soit. C'est aussi ça qui m'a effrayé, ce doute qui planait dans l'air. Cette boule au ventre qui m'empêchait de faire le moindre geste n'était orchestrée que par ces contours, réels ou non. Avec un peu de recul, ma réaction paraît très stupide, moi qui, en temps normal, ne suis pas tellement peureux, mais sur le moment, j'étais complètement tétanisé. La dernière fois que je me suis senti comme ça, c'était lors de cette soirée sinistre, où nous avions longuement attendu, ma mère et moi, dans une salle d'attente, jusqu'à ce qu'un médecin parle avec elle et qu'il ne la prenne dans ses bras. Ce jour-là, elle m'a pris par la main en m'emmenant vers la voiture et m'a fait jurer d'être un gentil garçon, avant de rentrer à la maison. Je n'avais que six ans.

Cette scène est restée gravée dans ma mémoire, je peux encore voir la pluie qui ruisselait sur ses joues, se mêlant avec ses larmes. Je me souviens de sa voix, sans cesse interrompue par les sanglots, pleine de tristesse et de désespoir. Je sens toujours le baiser qu'elle ma déposé sur le front.

Depuis ce jour, j'ai fais mon mieux pour ne pas lui faire de mal, j'ai tenté de contenir ma colère et de penser à ce qui arriverait si jamais je ne tenais pas ma promesse. J'ai eu des écarts, nous avons eu des conflits, mais cette pensée nous ramenait durement à la réalité.

Je dois aller en cours, je ne veux pas décevoir ma mère, quitte à m'ennuyer pendant une journée entière, autant que ça soit un brin instructif. Je m'habille en vitesse, me brosse rapidement les dents, et range mes affaires dans mon sac à toute allure. Je ferme la porte derrière moi, prends une bonne bouffée d'air frais pour finir de me réveiller, et j'entame ma route.

J'entre dans l'amphithéâtre, le prof ne semble même pas perturbé par mon arrivée et continue son cours, comme si rien n'était. Je m'installe, premier rang, seule place de libre, c'est tout ce qu'il me fallait pour me pourrir la journée.

La sonnerie de la pause de midi se fait entendre, ma délivrance. Je ne suis assis que depuis une heure et demie, et pourtant, les minutes semblaient interminables. Alors que je m'apprête à quitter sortir, le prof m'interpelle.

« Olivier? Ces retards incessants deviennent très pénibles, je ne veux pas savoir le pourquoi du comment, tâchez d'être un peu plus ponctuel, s'il vous plaît. Je ne voudrais pas avoir à prendre des sanctions, c'est pour vous que vous travaillez, si vous ne voulez vraiment pas venir, restez chez vous.

‒ Excusez-moi, monsieur. Je serai à l'heure, désormais. »

Hypocrite. Je suis étonné qu'il ne m'aie pas foutu dehors, cet abruti. Peu importe, il faut encore que j'aille chercher de l'argent dans mon casier, pour acheter à manger en ville. J'ai intérêt à faire vite si je ne veux pas déjeuner seul, David et Marc ne m'attendront pas.

J'ai mon porte-monnaie, mais je dois rattraper les deux autres, décidément quelle journée pourrie. J'ouvre la porte du hall, je m'apprête à leur courir après, mais mon lacet est défait, je m'accroupis pour le refaire. Et lorsque je me relève, un bruit attire mon attention.

La porte. Elle s'est refermée, une deuxième fois. Je regarde autour de moi, personne. À l'intérieur non plus, il n'y a personne. Ça me reprend, cette angoisse, cette boule au ventre, là encore, je ne peux plus faire le moindre geste. Je suis comme enfermé, retenu par des chaînes invisibles, à la merci de je ne sais quelle chose. Je sens qu'on m'observe, je peux à peine sentir une autre respiration, je sais qu'il y a quelqu'un, ou quelque chose, là, près de moi. La peur m'envahit de plus en plus, et je finis par prendre tous les risques. Je m'enfuis, en courant, comme il y a moins de vingt-quatre heures, dans le parc.

Je jette un coup d'œil par dessus mon épaule, personne. Je ne vais plus tenir très longtemps, la fatigue me gagne, j'ai couru près de deux cents mètres le plus vite possible, afin d'échapper à ce qui me poursuit. Je serre les dents, puis regarde à nouveau derrière moi. Personne. Épuisé, je dois m'arrêter pour reprendre mon souffle, je ne sais pas si c'est une bonne chose, mais je n'ai pas le choix, impossible de faire un pas de plus.

Autour de moi, les rues sont bondées, et je m'aperçois que j'ai certainement été ridicule à courir comme un dératé, en lançant des regards furtifs dans mon dos pour m'assurer que personne ne me poursuivait. Vraiment, je devais être pitoyable.

Et si c'était cette ombre, derrière le toboggan du parc, qui m'en voulait à moi, personnellement? Non, je n'ai rien de spécial, je suis un simple étudiant, qui mène une vie monotone, rien de plus. Je n'ai pas d'ennemis, personne n'a rien à m'envier, je suis parfaitement banal. Je ne suis pas fou, j'ai bien entendu la porte claquer, j'ai bien senti une présence, non, mon esprit ne me joue pas de tour, il s'est bien passé quelque chose.

En attendant, je vais manger seul, ce midi. Peut-être que David et Marc n'auront pas encore commandé, le mardi, c'est kébab, et le restaurant est toujours plein. Je ne sais pas pourquoi on y va, d'ailleurs.

J'avais vu juste, je les retrouve dans la file d'attente, et leur dis que j'ai été retardé par le prof. Vient notre tour, nous commandons puis allons manger chez Marc, tout comme hier. Nous enchaînons les jeux, puis reprenons le chemin de la FAC.

Je n'ose pas leur parler de ce qui s'est passé, ils vont me prendre pour un fou. Il ne peuvent pas m'aider, c'est là le boulot des psychiatres, écouter les fous.

La journée bat son plein, et je peine à me concentrer sur le cours, entre les vannes de Marc et ce qui m'est arrivé aujourd'hui. La sonnerie retentit, synonyme de fin des cours. David, Marc et moi faisons notre bout de chemin ensemble, discutons de tout et de rien, jusqu'à ce que nous arrivons devant chez moi. Je les salue puis je monte et vais directement dans ma chambre, une musique sympa en bruit de fond, afin de repenser à l'événement de ce midi. Mais, ma mère me fait redescendre brusquement sur Terre, en m'appelant pour le dîner.

Une fois repus, j'essaie de revoir mes cours d'aujourd'hui, mais je n'ai pratiquement pas pris de notes, trop occupé à trouver une explication à ce qui s'est passé. Je décide d'aller dormir tôt, pour être à l'heure en cours, demain, et prend des somnifères pour m'aider à trouver le sommeil rapidement.
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyJeu 24 Déc - 1:48

J'aime ce que tu fais, continue.
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyJeu 24 Déc - 2:03

C'est énorme j'adore, un peu déçu qu'il n'y ai pas de réel progression dans l'identité du personnage mais ca va venir petit à petit, la narration est super intéréssante et tu as un bon style.
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyJeu 24 Déc - 2:29

Ca devient de plus en plus intéréssant, je me demande vraiment ce que ça peut être, comme il dit "ce n'est qu'un mec monotone". Bien joué Al', continue comme ça.
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyJeu 24 Déc - 2:51

Pas mal "J'aime les torses velus" Wink
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Linky Pitt

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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyJeu 24 Déc - 2:52

C'est moi qui lui ai changé, il faisait trop le malin et ça me démangeait. Sournois
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyJeu 24 Déc - 2:55

Linky Balboa. a écrit:
C'est moi qui lui ai changé, il faisait trop le malin et ça me démangeait. Sournois

Tu peux me changer mon pseudo ? LOVE
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyJeu 24 Déc - 2:57

Voilà, fais bon usage de ton nouveau CAW.
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyJeu 24 Déc - 2:58

Pour la peine, je garde ce pseudo.


Dernière édition par J'aime les torses velus le Jeu 24 Déc - 2:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyJeu 24 Déc - 2:58

J'ai toujours JBL Sournois
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nWo Wolfpack

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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. EmptyJeu 24 Déc - 13:52

Intéressant comme histoire mais attention à ne pas tomber dans le Fantastique rapidement hein, ça serait un point noir.. En tout cas, j'ai hâte de lire le Chapitre 3.
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MessageSujet: Re: Quelqu'un, quelque chose.   Quelqu'un, quelque chose. Empty

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